La première mention du bourg de Charlieu date de 994. Il fut créé sous la protection de l’abbaye bénédictine dont il porte le nom, au carrefour de deux routes importantes (de Paris à Lyon et de la Saône à la Loire), également à la limite du duché de Bourgogne.
Cette position stratégique amena les rois de France à prendre la cité sous leur protection, tel Philippe Auguste qui, en 1180, la fit fortifier. Ville prospère, elle est peuplée de marchands et d’artisans, tisserands bien souvent. Au XIIIe siècle, les bourgeois édifient une église paroissiale, dédiée à Saint Philibert.
Au XVe siècle, Charlieu joue un rôle important durant le conflit entre les Armagnacs (parti du roi) et les Bourguignons. C’est aussi l’époque où, le trafic routier se détournant, l’essor de la ville s’essouffle. Il reprendra avec l’implantation du tissage de la soie en 1827. De cette riche histoire, la ville a conservé des maisons en pierre (XIIIe siècle), de pittoresques maisons à pans de bois en encorbellements (XIVe-XVe) ou de style Renaissance et Classique.
L’église paroissiale St Philibert a été édifiée au début du XIIIe siècle dans un style gothique bourguignon dont le chevet plat est d’influence cistercienne. L’édifice primitif correspond au chœur actuel de l’église : l’avant-chœur, la nef et les bas-côtés furent édifiés au XIVe siècle, les chapelles ajoutées aux XVIe-XVIe, les deux dernières travées en 1864. Sa restauration a été achevée au printemps2001.
Vierge du XIIIe siècle en pierre polychrome, pietà du XVIIe siècle, sculptures de Castex des années 1920 sont à découvrir de même que les chapelles dédiées, au Moyen-Age, aux confréries de métiers, notamment celle dédiée à Notre-Dame de Septembre (fin XVIe), patronne des « tixiers » du Moyen-Age et des tisserands en soie du XIXe, encore célébrée chaque année en septembre.
L’église possède des stalles en bois sculpté polychrome du XVe qui sont une œuvre majeure présentant saints et apôtres tenant une phrase du credo.
Leur caractère exceptionnel est confirmé dans l’étude qui leur a été consacrée en 2016 (voir ci-dessous le détail de l’étude)
Informations pratiques :
Une étude rendue en juillet 2016 par M. Etienne Bertrand (Patrimoine Avenir Recherche) confirme le caractère exceptionnel des peintures, à consulter ci-dessous.
Ancien hôtel de la Ronzière :
La famille de LA RONZIERE est l’une des plus anciennes de Charlieu, connue dès le XVe siècle. Elle a exercé diverses fonctions dans le notariat, puis dans l’administration financière ou judiciaire, pour le roi ou les seigneurs bénédictins.
Grands propriétaires, les « de la Ronzière » sont au XVIIe et XVIIIe siècles seigneurs d’Egrivay puis de la Douze.
Le Monument de l’Hôtel de Ville :
Cet hôtel particulier a été construit au XVIIIe siècle, certainement sur des éléments plus anciens, avec cour et bâtiments plus importants. Au rez-de-chaussée, l’ancienne cuisine et sa cheminée. Un large escalier de pierre avec rampe en fer forgé conduit, au 1er étage, à une salle de réception.
Coup de cœur :
La salle des mariages est entièrement ornée sur trois de ses murs de magnifiques tapisseries d’Aubusson créées au XVIIIe siècle et restaurées en 1999. Ces tapisseries reproduisent, avec la fantaisie souriante de ce siècle, des scènes villageoises de bergerie, de cabaret, d’escarpolette et de danse. Les impostes des portes sont peintes de compositions délicates relevant de l’art charmant de Boucher et Watteau.
Charlieu, patrimoine vivant, fait partie des 100 plus beaux détours de France.
Venez découvrir cette commune située au nord de la Loire.
